Page 5 - Flipbook Fr 1 2014

En janvier dernier, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) a présenté l'ac-tualisation du premier Bilan Carbone de la flière des vins de Bordeaux qu'elle avait réalisé en 2007. Ce bilan analyse l'ensemble du processus : énergie directe (foul, électricité), intrants (verre, cartons), déplacements, fret, etc. Selon le CIVB, entre 2008 et 2013 et sur base des chifres 2012, la flière des vins de Bordeaux a diminué de 9% ses émissions de gaz à efet de serre, passant de 840 000 à 770 000 tonnes équivalent CO

en 5 ans. L'objectif est double : mesurer les pro-grès efectués par l¹ensemble de la flière et accélérer les initiatives dans le cadre du Plan Cli-mat 2020. «La viticulture est citoyenne», a déclaré Bernard Farges, président du CIVB à FR3, «elle occupe un territoire, les aspects environnementaux nous intéressent au plus haut point. Les citoyens viticulteurs depuis longtemps ont pris conscience des eforts à faire, ils ont compris que nous ne pouvions pas continuer à travailler comme nous le faisions. » (mv)

Trois acteurs importants dans le monde du beaujo-lais ont réuni leurs forces dans le fonds d'investissement BCD Développement. Il s'agit d'une initiative relativement unique, car dans les afaires courantes, ils sont parfois concur-rents. En efet, dans la nouvelle entreprise, nous trouvons la famille Boisset, la famille Duboeuf et la coopérative du Cellier des Saint-Etienne. Le but est de protéger les appella-tions Beaujolais, Beaujolais Villages et les Crus (10 appella-tions communales, parmi lesquelles Morgon, Moulin-à-Vent, Saint-Amour etc...) contre un exode. Il s'agit également d'as-surer qu'il y ait, à court terme, sufsamment de viticulteurs capables d'approvisionner la coopérative susmentionnée (actuellement 240 membres). Un engagement de 5 ans a été conclu, dans lequel Duboeuf et Boisset garantissent l'achat d'un volume minimum à la coopérative. De cette manière, la coopérative et les viticulteurs peuvent à nouveau envisager l'avenir à long terme et les deux négociants sont assurés d'une quantité sufsante de vin. Quelle est leur idée ? La société d'investissement achètera les vignobles qui menacent de disparaître suite à la crise. Ces vignobles seront cultivés par les viticulteurs-membres de la coopérative et par des jeunes qui seront motivés à opter (à nouveau) pour la viticulture. La coopérative fournira annuellement, comme convenu, un volume déterminé à Boisset et Duboeuf, mais gardera égale-ment ses propres clients. BCDDéveloppement sera géré par

Gérard Large qui a été président du Cellier pendant vingt ans. Au Cellier, il est succédé par Laurent Bessy.

Cette initiative peut être considérée à la lumière de la crise qui a éclaté dans le Beaujolais suite à la stagnation des ventes du Beaujolais Primeur et du Beaujolais Nouveau, un problème survenu avant la déclaration de la crise bancaire. En outre, le Beaujolais a connu, ces dernières années, des rendements à l'hectare très bas. En raison de la coïncidence de ces problèmes (économiques), la survie en tant que petit viticulteur indépendant dans le Beaujolais était très difcile. Beaucoup ont abandonné leurs vignobles et les ont laissés dépérir, d'autres ont recommencé à cultiver des plantes agricoles. La production du vin dans le Beaujolais chutait à vue d'œil, jusqu'à bien en-dessous de 1 million d'hectolitres. L'initiative veut ériger un barrage contre l'exode et contre des manquements futurs.(dr)