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decembrE 2013 | N°5 | Vino ! 33

Vinogallery

D’une conversation entre Vino Magazine et le co-fondateur Alain Raynaud, il apparaît clairement que la menace est perceptible à Bordeaux depuis une dizaine d’années déjà et qu’elle se précise d’année en année. Nous ne parlons pas ici d’une maladie mais bien du danger que représente la perception erronée qu’a le consommateur des vins de Bordeaux, en raison de leurs prix élevés et de la spéculation autour de certains noms. Le Grand Cercle entend riposter à cette tendance en valorisant avant tout les bons vins à des prix raisonnables.

Encart: rien de moins que le salut de Bordeaux

Durant la dernière décennie, les vins de Bordeaux ont été présents sur les marchés, mais essentiellement dans deux segments bien distincts. D’une part, avec des vins qui se vendent sans grande publicité et avec des prix souvent supérieurs à 25 euros, et d’autre part, avec des vins qui se retrouvent largement dans la grande distribution à des prix à moins de 6 euros. Le vrai amateur de vin ne se retrouve malheureusement dans aucune de ces deux catégories : la première est trop élevée pour son budget et la seconde ne répond pas à ses critères de qualité. Moralité, il reporte ses choix sur les vins d’autres régions. Pour contrer cette tendance, le Grand Cercle veut promouvoir les produits de première qualité qui se trouvent dans cette fourchette de 6 à 25 euros.

Alain Raynaud: “Les organisations existantes à Bordeaux ont bien compris notre objectif mais nous ont souhaité “bonne chance” avec une certaine ironie. Comme si la partie était perdue d’avance! La situation s’est inversée lors de notre première sortie ofcielle à Vinexpo 2013 qui a été un grand succès. A tel point que nous comptons aujourd’hui plus de membres que l’Union des Grands

Crus de Bordeaux – UGCB. Certains membres de l’UGCB nous ont d’ailleurs rejoints car ils ne voulaient pas donner l’impression d’être devenus impayables… C’est précisément là notre credo «A Bordeaux, nous trouvons (ou nous pouvons trouver) de grands vins à des prix abordables».

Avec l’accord du Grand Jury Européen

Contrairement à l’UGCB, le Grand Cercle rassemble toutes les appellations bordelaises, tant celles de la Rive Gauche que celles de la Rive Droite. Personne n’est exclu à Bordeaux, mais cela ne signife pas pour autant que n’importe qui peut devenir membre. De même, certains pourraient se voir exclure s’ils devaient un jour ou l’autre présenter un problème de qualité.

Alain Raynaud: «Nous nous assurons de la qualité des vins en les faisant déguster à l’aveugle par le Grand Jury Européen. Pour être admis, le candidat doit soumettre au moins trois millésimes. En cas de réussite, la qualité de membre est immédiatement accordée. Inversément, celui qui récolte deux «cartes jaunes» n’est pas admis.»

Reserrer la relation avec le consommateur

Aujourd’hui, AlainRaynaud rêve de créer un«club»des bordeaux qui allie qualité et prix abordable, pour l’Horeca et les œnophiles. Ses membres bénéfcieraient de certains privilèges, telles que des dégustations-VIP ou des prix préférentiels pour des vins que l’on trouve difcilement sur le marché. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Le jeune Grand Cercle doit d’abord prouver que sa force est proportionnelle au nombre de ses membres. Dans l’attente, vous pouvez déjà demander la liste complète des membres à

contact@cerleclerivedroite.comou contact@cerclerivegauche.fr

Grand Cercle des Vins de Bordeaux

Le juste milieu

Il aura fallu onze années d’efforts à Alain Raynaud (Président du Grand Cercle) et Francis Boutemy (Président du Cercle Rive Gauche) et pour réunir les producteurs de la Rive Droite et ceux de la Rive Gauche dans une association qui prend immédiatement tout son sens et toute sa place. Présent à Bruxelles avec 50 de leurs membres, le Grand Cercle pose sans conteste les vraies questions.