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lité certes, mais pluriel: «il existe une diversité de styles et de maisons, c’est une richesse. Et c’est ce qui explique à mon avis le succès pla-nétaire du cava qui est présent dans plus de 140 pays !»

«Il ne s’agit pas bien sûr de se voiler la face mais de poser tous ces problèmes sur la table»

ajoute-t-il, «la tâche du Conseil Régulateur est d’orienter, de contrôler et d’administrer l’appellation: mon objectif est de donner un lieu pour que s’expriment les opinions et s’or-ganise un débat dont la fnalité est d’aboutir à un consensus acceptable par tous. Personne n’a raison sur tout et c’est maintenant qu’il faut fairemontre d’unité. Le point de vue indi-viduel ne peut engager tout le secteur qui est complexe et réunit des collectifs hétérogènes. C’est ce signe fort d’unité que nous voulons transmettre à toute la profession, ici bien sûr mais aussi sur nos marchés export dont bien sûr la Belgique qui est un marché avec lequel nous entretenons des relations privilégiées.»

Unité et responsabilité

Pas de dissonance chez Freixenet dans la bouche de son directeur technique, Josep Bujan, qui confrme: «Nous avons toujours cultivé une vision globale du secteur. À tous les niveaux, vinifcation, viticulture, nous générons de tels volumes que notre activité a un fort impact sur le tissu économique et social local. Freixenet est une marque de cava mais c’est aussi 550 M€ de CA, 1.600 employés directs, près de 60 millions de kilos de raisins achetés à plus de 1.000 viticulteurs, 60 mil-lions de litres de vin achetés à plus de 20 caves coopératives… Ces chifres nous donnent un autre point de vue. Nous avons de lourdes responsabilités, nous raisonnons en milliers d’emplois.»

Se méfer des solu-tions apparemment faciles revendiquées par des caves indi-viduelles, replacer les problèmes dans leur contexte glo-bal et envisager les

réformes ou les décisions dans toutes leurs di-mensions viticoles, sociales et économiques:

«le secteur s’est constitué en regardant tra-ditionnellement du côté de la Champagne, il nous faut encore une fois nous en inspirer: quand on parle «champagne», on évoque aussi bien les grandes marques que les petits vignerons, ainsi, vue de l’extérieur, la marque «champagne» ne montre aucune dissension alors même que l’on trouve des champagnes

à 300€ et 9€.»

A 63 ans, après 40 ans chez Freixenet, cet œnologue de l’université Polytechnique de Barcelone, complète: «nous nous situons à un moment clé pour le secteur. L’opportu-nité d’avancer unis doit être saisie et je crois qu’elle va l’être. Les projets francs-tireurs sont des erreurs. Ils reposent bien souvent sur un refus des règles imposées par l’appellation plus que sur une véritable vocation person-nelle. Ces règles, elles ont le mérite d’exister, et sans règles, c’est le grand n’importe quoi. Cette union dans la diversité est fondamen-tale, il nous faut retrouver une certaine co-hérence. Tous les éléments sont réunis: les relations entre nous sont excellentes et parti-culièrement avec Codorníu, la guerre du cava c’est du passé, et les associations profession-nelles sont elles-aussi sur la même longueur d’onde.»

Retrouver la famme et un projet collectif cohérent, c’est aussi l’ambition de Jaume Gramona , le nouveau président de l’Institut du Cava dont le but est pareillement de «faire vivre une ambition commune» et d’encoura-ger les synergies entre tous les organismes qui encadrent la production de cava.

«A chaque réunion que nous faisons désor-mais, les représentants de Pimecava (l’associa-tion dissidente des PME, ndlr) sont invités et y participent et c’est une première» , explique Jaume Gramona. «L’Institut qui fêtera ses 25 ans en 2016 regroupe tout le monde, des plus petits aux plus grands producteurs, et ce sont en tout plus de 80 entreprises associées» , ajoute-t-il, «je me suis engagé en tant que nouveau président à réunir autant que faire se peut le secteur et c’est ce que nous avons déjà mis en place depuis ma nomination en juin. Concrètement, Pimecava a participé à notre

première réunion tech-nique qui défnissait des normes de la vendange 2013. Nous sommes ar-rivés pour la première fois à un consensus que nous présenterons au Conseil Régulateur co-signé par les deux asso-ciations professionnelles.»

Une première à Sant Sadurní: «Nous avons reconduit par exemple les taux d’acidité minimale à 3,3 g/litre (exprimé en acide sul-furique, ndlr) pour les vins de base contre 3,7 actuellement, c’est une décision qui a un impact décisif sur la qualité des cavas. Les ni-veaux de rendements ont été aussi adoptés de forme consensuelle, nous proposerons d’un commun accord un rendement maximum de

12.000 kilos de raisin à l’hectare pour les cé-pages blancs et rouges avec une marge de va-riation de 10% pour pallier aux aléas des mil-lésimes. L’idée est inspirée de la Champagne et de ses vins de réserve qui lissent les produc-tions d’années en années. Dans le Penedès par exemple, en 2012, la récolte a été relativement faible avec seulement 9.000 kilos par hectare, il nous faut pouvoir anticiper ces aléas.»

Organiser la production, s’attaquer aux pro-blèmes, renforcer la qualité mais aussi le faire savoir: «Nous allons aussi mettre en place une cellule de communication réactive et clai-rement orientée à l’international. De nom-breuses informations circulent, des initiatives et des travaux de recherche passionnants existent mais nous n’avons pas l’expérience pour les mettre en avant ou pour les difuser. Cette projection internationale est fonda-mentale au niveau commercial bien sûr, mais pas exclusivement et c’est dans cet esprit, que l’Institut sera activement présent au prochain Vitef (Salon International des Technologies des vins Efervescents) au mois d’octobre en Champagne.»

* Nous avons contacté les grands groupes, Freixe-net et Codorníu aumois d’août mais seul Freixenet a été en mesure de nous recevoir et de répondre à nos questions. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain numéro.

La guerre du Cava c’ est du passé.

Josep Bujan

A Mégavino vous trouverez au stand 1104 un bar à Cava, créé à l’initiative du Conseil Régulateur en de l’Insitut du Cava .

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