Page 51 - Flipbook VINO FR 1-2012

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dans ce vignoble «bien-pensant» de Saint-Emilion, homme attachant, hors du temps, contestataire certes, mais ancré dans son ter-roir. Il anime aujourd’hui un endroit merveil-leux «L’Envers du Décor» son restaurant et bar à vins au cœur de la cité!

Le Château Soutard, une nouvelle page à écrire Pour Soutard, comme pour les autres châ-teaux, les reprises par La Mondiale furent des initiatives valorisantes et pour Claire une nou-velle récompense pour le travail accompli. Mais c’est aussi un fameux déf, que d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de Sou-tard, sur une page toute blanche. Acquis en 2006, après ses cinq siècles d’histoire, Sou-tard, loin des modes, s’inscrit dans la durée et la modernité tout en affchant, sans com-plexe, ses ambitions : devenir Premier Grand Cru Classé ! Les 27 ha du vignoble dont plus de 70% se situent sur le fameux «plateau cal-caire» des grands, font l’objet d’un vaste pro-gramme d’analyse des sols . «Quadriller le vi-gnoble pour comprendre les différences de comportement entre les parcelles, ce fut mon premier chantier» nous signale Claire. Sur ce sol calcaire, c‘est le merlot qui domine avec 70% complété par 30% de cabernet franc. Claire poursuit: «I ci, j’applique une agricul-ture raisonnée en bio, complétée par l’expé-rimentation depuis 2010, de 12 ha (répartis entre les châteaux Soutard et Cadet-Piolat) travaillés en biodynamie » . Les méthodes de culture, le travail des sols et du végétal, les vinifcations que nous ne rappellerons plus, sont traditionnelles comme à Larmande et

dans tous les grands châteaux. L’élevage est de 18 mois avec 70% de barriques neuves de sept tonneliers différents.

Le style de Soutard ?

C’est une montée en puissance, surtout en te-nant compte de la reprise qui ne date que de 2006, Claire confrme: «La chance avec les grands terroirs, comme Soutard, c’est qu’ils réagissent vite». Les vins ont une trame longue et fne, propre aux terroirs du plateau «cal-caire». Cette chance, dont parle Claire, se ma-nifeste aujourd’hui aussi à Larmande mais si ce terroir est différent. Deux vins, deux styles, une belle complémentarité. Le Jardin de Soutard est le second vin. Claire a choisi le célèbre oeno-logue Michel Rolland comme consultant.

Rénovations dans le respect du passé

Les deux ailes qui prolongent la splendide fa-çade classique du château du XVIII ème siècle ont été entièrement repensées en respectant l’histoire des lieux, par l’architecte Fabien Pédelaborde. L’aile des anciennes écuries est aménagée en bureaux, avec une galerie de dé-gustation et une salle à manger qui s’ouvre sur un jardin. L’autre aile cache l’ampleur de travaux spectaculaires entrepris depuis deux ans. Invisible de l’extérieur la roche calcaire a été creusée sur 6 m. de profondeur pour ac-cueillir le cuvier et les chais. On découvre une nouvelle cour intérieure où arrive la vendange vers un nouveau cuvier aux murs en métal ouvragé. L’ensemble de ses constructions qui marient le bois et la pierre sont parfaitement intégrées tout en répondant aux exigences

des techniques modernes, comme cet ascen-seur complètement transparent… quel look! Il n’est pas commode de décrire à la fois l’am-pleur et la beauté de ces nouveaux aménage-ments. Soutard a résolu cette diffculté en en ouvrant ce lieu magique à l’oenotourisme.

L’oenotourisme à la carte Recevoir du monde, partager un art de vivre à la française, en proposant des programmes diversifés pour tous. Des moments privilégiés de jour et de nuit ou en balades libres dans les vignes, en cuisine avec un chef, en dégus-tations ou en entrant en méditation dans le cuvier et les chais. Puis fâner après la visite dans la superbe librairie-salle d’accueil ou en terrasse sur la cour du château avec un petit café serré ! Du vrai bonheur pour s’imprégner de la magie de Soutard.

Le Château Cadet Piola

Ce Grand Cru Classé de Saint-Emilion est la dernière acquisition du groupe en 2009. Il comprend 7ha: 5% de merlot, 18% de caber-net franc, 28% de cabernet sauvignon et 3% de pressac. L’ancien propriétaire, Alain Jaboll, à l’arrivée de sa flle Amélie produisait un joli vin de côte, exposé sud. Mais, suite à des pro-blèmes de transmission et de partage, comme dans de nombreuses familles, le domaine fut vendu, fort heureusement à La Mondiale (tout proche de Larmande). Les vignes, âgées d’en-viron 35 ans sont situées dans un beau ter-roir argilo-calcaire, avec un chai dans une an-cienne carrière.

contact@soutard-larmande.com www.chateau-soutard.com

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Les Châteaux Larmande et Soutard en dégustation

Notes de dégustation de Fabrice D’Hulster, maître-d’hôtel et sommelier au Restaurant «Sea Grill» à Bruxelles (Saint-Emilion, le 19/9/2011)

Château Larmande

2002 Robe rubis claire, profondeur moyenne. Nez fruits mûrs, tabac frais. La bouche est fraiche, droite, bonne matière, tanin qui assèche le palais en fn de bouche • 2003 Robe rubis clair, profondeur moyenne. Nez confts, framboise et mûre. La bouche est ronde et ample, mûre mais pas surma-turé ! Tanin serré, mais emplit bien la bouche • 2004 Robe rubis clair, pro-fondeur moyenne. Nez discret, sur des notes de petits fruits rouges, un peu austère. Bouche droite, très classique + terroir, parfait à boire maintenant • 2005 Robe rubis clair, belle profondeur. Fruits rouges, prune, fgue. La bouche est friande, gourmande, bel équilibre, frais, élégant, amplitude, superbe ! • 2006 Robe rubis clair, profondeur moyenne. Nez + végétal, fruits rouges, mais concentré. Bouche droite, tanin serré, un peu plus aus-tère, sans doute une dominance de cabernets ? N’est pas encore prêt ! • 2007 Robe rubis brillant, profondeur moyenne. Nez marqué par le bois, léger toasté, peu de fruits. Assez serré en bouche, manque d’élégance, d’amplitude, fn de bouche asséchante, un peu décevant ! • 2008 (récolte juste avant la Toussaint à tardif ). Robe rubis intense, belle profondeur. Nez fruits rouges, d’une belle maturité. La bouche est super équilibrée, entre matière, structure, acidité et fruits !. Il est friand et gourmand, emplit bien la bouche. Promis à un bel avenir • 2009 (a grêlé au mois de mai). Robe rubis intense, d’une belle profondeur. Nez fruits rouges, d’une belle matu-rité. La bouche est profonde, riche, ample, gras, tanin bien présent, serré, mais élégant ! De nouveau promis à un bel avenir !

Château Soutard

2002 Robe rubis clair, de faible profondeur, un peu trouble. Nez sur des notes évoluées.. La bouche est légère, manque de matière, de structure, peu long, … • 2003 Robe rubis clair, profondeur moyenne. Nez fruits rouges. La bouche est ronde, tendre, sur la légèreté, un peu alcooleux, plutôt fruits à l’alcool. La fnale est vraiment légère. • 2005 Robe rubis clair, profondeur moyenne. Nez petits fruits rouges, tout en légèreté, un peu d’épices (cannelle). La bouche est ronde, soyeuse, faible tanin, mais d’une légèreté assez déconcertante ! Cela manque d’émotion. On s’attend à plus pour Soutard ! • 2006 Robe rubis très clair, peu profond. Nez sur des notes de petits fruits rouges, délicat.. La bouche est plus présente, plus de caractère, des tanins plus serrés, plus de personnalité. Plus de présence en fn de bouche, mais on reste tout de même, un peu sur sa faim ! • 2007 Robe rubis plus intense, d’une belle profondeur. Le nez est élégant, de petits fruits rouges, un peu à l’alcool, d’une belle maturité. La bouche explose, matière, amplitude, beau gras, fruits mûrs, tanins soyeux, mais bien présents. Une petite merveille pour un 2007 ! • 2008 La robe est rubis, avec refets violacés, d’une belle profondeur. Le nez se tient, ne s’exprime pas encore, mais on devine son avenir, fruits mûrs. La bouche est caractéristique, droit, fruits, élégance, équilibre, masse tannique moyenne, d’une belle longueur. Son avenir est assuré. Un vin qui procurera du plaisir… • 2009 La robe est rubis intense, refets violacés, bonne profondeur. Le nez est encore fermé, des notes de fruits rouges mûrs, mentholées et réglissées. Bouche serrée, droite, rectiligne, juteux, emplit bien le palais. Bonne intensité fruitée, longueur moyenne. On reste sur sa faim en fn de bouche, il manque ce petit quelque chose pour que l’on dise «waouh».

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