Page 47 - num3-LR_fr

This is a SEO version of num3-LR_fr. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »

JUIN - JUILLET-AOÛT 2014 | N°3 | VINO ! 47

Vino : Est-ce aussi rock'n roll dans la cuisine?

Wouters : “Cela, c’est top secret. Je ne peux rien divulguer. Je ne peux même pas vous révéler le menu qui a été servi aux Diables avant qu’ils gagnent au Luxembourg. Il est un fait que nous sommes deux à décider de ce que les Diables mangent et boivent. Et malheureusement, le vin ne fait pas partie de la carte, pas plus que la viande de porc. Tant les ingré-dients que les quantités sont strictement défnis par mon collègue nutri-tionniste. En ce qui me concerne, je dois veiller à ce que les repas restent attrayants pour ces gars. Un bon repas donne un meilleur moral.”

Vino : La remise du Pazzo a-t-elle été une décision diffcile? Wouters : “Efectivement. Il y a 16 ans que j’ai fondé le Pazzo et il fait partie de ma vie. Évidemment, je suis content qu’Ingrid et Tom aient fni par accepter de reprendre l’afaire. Je n’ai malheureusement pas pu faire autrement que d’arrêter car les enfants deviennent trop grands. Filipa et moi-même avions décidé qu’ils iraient à l’école maternelle en Belgique. Mais comme l’aîné a maintenant six ans, à partir de sep-tembre, ils iront à l’école au Portugal.”

Vino : Pourquoi êtes-vous fdèle au secteur de l’horeca? Wouters : “Nous pratiquons ce métier de père en fls depuis trois géné-rations. Mon père aurait souhaité me voir prendre une voie diférente mais cela n’a pas été le cas. J’ai suivi ma formation à l’école hôtelière de Coxyde, même si, en réalité, je n’avais pas grand-chose à y apprendre étant donné que je baignais déjà quotidiennement dans l’horeca. Après l’école, c’était pour moi le moment de faire la vaisselle. Cependant, j’ai toujours aimé travailler dans ce secteur car, j’ai toujours apprécié d’être entouré de personnes heureuses de pouvoir bien manger et boire. Dans un certain sens, cela fait également mon bonheur. Le Pazzo est une bras-serie et je ne suis pas certain que je disposerais aujourd’hui du courage nécessaire si je devais ouvrir un restaurant gastronomique. Je tire mon chapeau aux personnes qui se lancent dans l’aventure seulement pour l’honneur et la gloire ! Personnellement, j’en serais incapable, parce que ce n’est pas gagné d’avance, surtout sur le plan fnancier.”

Vino : Que pensez-vous de la formation actuellement donnée aux sommeliers?

Wouters : “Les écoles font du bon travail, de même que la Gilde des Sommeliers de Belgique. Si j’en suis resté aussi longtemps président,

c’est parce que je dois ma carrière à cette gilde. En ce qui concerne les écoles, je souhaiterais leur dire de ne pas considérer les sommeliers comme des personnes raides comme des piquets, uniquement capables de réciter leurs cours sur les vins. Dans le secteur de l’horeca, c’est le plaisir du client qui compte. Un bon sommelier est avant tout une per-sonne socialement intelligente et non pas une encyclopédie des vins sur pieds.”

Vino : Ne risquez-vous pas de vous ennuyer dans la Bairrada? Wouters : “Pas du tout car Filipa et moi travaillons main dans la main. Chaque année, à partir du mois d’octobre, nous promouvons nos vins dans le monde entier et dès le printemps, nous commençons à travailler dans le vignoble et dans les caves. Nous décidons alors des vins que nous allons produire. Nous avons commencé à produire des vins dans des amphores. Le rouge est merveilleux mais le blanc a été un échec. Il faut être honnête à cet égard. Si le résultat n’est pas bon, inutile de tenter de le vendre.”

Vino : Le Brésil, le Portugal, les États-Unis, Hong-Kong… Petit à petit, vous commencez à avoir une vue globale sur le monde des vins. La Belgique signife-t-elle encore quelque chose à vos yeux?

Wouters : “Absolument. Nous sommes d’ailleurs pourris gâtés en Bel-gique. Il ne nous faut en efet pas nous déplacer bien loin pour trou-ver une bonne table ou de bons vins. Nous trouvons chez nous du bon champagne et d’excellents vins en provenance du monde entier. Le tout à des prix abordables. Je vous défe de trouver tout cela à l’étranger.”

Vino : Le nom de Wouters est réputé comme étant celui d’un homme qui affectionne tous les vins et qui sait également faire découvrir des vins exotiques à ses clients, le tout sans aucun préjugé. Certains vins ont-ils cependant votre préférence? Wouters : “Le Bourgogne. Pour moi, ce vin reste le meilleur au monde. D’ailleurs, mon épouse et moi-même allons chaque année quatre à cinq fois en Bourgogne.”

Vino : Qu’est-ce qui vous manquera le plus de la Belgique? Wouters : “L’ambiance, les amis, les cafés, la ville et surtout, le Beerschot !”

Page 47 - num3-LR_fr

This is a SEO version of num3-LR_fr. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »