Page 28 - num3-LR

Tout a commencé par un printemps humide et frais qui a provo-qué une foraison tardive. En efet, en pleine foraison, des orages et des pluies diluviennes font étaler cette foraison et provoquer de la coulure. Les orages violents de fn juillet et début août empêchent l’arrêt de croissance de la vigne avant la véraison et le climat doux et humide de septembre et d’octobre favorise le développement de la pourriture grise. Les 25 et 26 juillet, de violents orages touchent le Médoc, les Graves, l’Entre-Deux-Mers et le Libournais. En 2013, il fallait jouer la carte des extractions douces et éviter le végétal, pour ne pas produire des «monstres tanniques».

Les intempéries ont fragilisé les pellicules des baies qui ont com-mencé à se fssurer. Début octobre une récolte rapide était incon-tournable. Ce millésime a fnalement été sauvé par des tris sévères, parfois facilités, pour viticulteurs les plus nantis par l’utilisation d’un matériel de tri ultra performant et onéreux. Le Libournais, Fronsac ainsi que Margaux, s’en tirent assez bien, les autres appella-tions de la rive gauche semblent globalement assez réussies comme

les Graves mais pour cette dernière avec un peu moins de structure. Le merlot a souvent été écarté des assemblages en Médoc. Grâce à une sélection sans merci, de nombreux châteaux ont abouti à l’élaboration de vins de charme, fruités, aux tanins assez soyeux avec un bon potentiel de garde mais pas comparable avec celui des grands millésimes.

Les vins blancs secs ont, selon moi, été trop louangés. Les raisins sains n’ont pas toujours été sufsamment mûrs avec comme consé-quence pour certains de la verdeur et des acidités déséquilibrées. Il y a heureusement des surprises agréables, C’est l’avis de mes deux confrères qui furent plus séduits par la vivacité, la fraîcheur, et le fruité. Par contre nous sommes unanimes sur la qualité des liquo-reux. Xavier Planty, qui a réussi un grand Ch. Guiraud indique : « 2013 est un grand millésime en Sauternes, mais cependant frus-trant car les intempéries survenues au moment des vendanges, ont anéanti les espérances de réussir un millésime exceptionnel ».

Nul doute que 2013 ne restera pas gravé dans nos mémoires comme un millésime d’anthologie, mais rappelons-nous que les 1987, 1992, 2002 et 2007, ont été eux aussi dénigrés à leur sortie et sont devenus rapidement des vins de plaisir, élégants et fruités, très recherchés dans la restauration et par l’amateur belge en général. Ce 2013, sera un millésime facile, sur le fruit avec une bonne fraîcheur et surtout un vin que l’on pourra boire rapidement, au contraire de certains grands millésimes comme 2005 extrêmement bien coté, mais qui ne sont toujours pas à leur moment optimum de consommation.

Abi Duhr, Bernard Sirot et Louis Havaux ont dégusté en une dizaine de jours, de préférence à l’aveugle, lorsque c’était possible, la grande majorité des 57 AOC de Bordeaux. Toutefois tous les châteaux ne présentaient pas leurs vins. Nous ne souhaitons pas donner des cotations pour ces vins « en devenir » mais mettre en évidence les meilleurs dans chaque appellation et parfois selon leur classement, comme par exemple celui de Saint-Emilion, des Graves, ou ceux de la Sélection des Crus Bourgeois du Médoc… Nous les classons en : Coups de Cœur, Excellents, Très Bons et Bons. Il ne faut donc pas comparer par exemple, le Coup de Cœur du Ch.Ausone avec celui du Saint-Emilion (générique) le Ch. Rolland-Maillet. Sauf indication ils sont classés sans ordre de préfé-rence.. Pour rappel nos dégustations effectuées dans cette période beaucoup trop précoce ne sont que des évaluations, qui seront reprises et réactualisées par la suite.

Page 28 - num3-LR_fr

Page 28 - num3-LR_fr