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decembre 2013 | N°5 | Vino ! 27

S’il fallait résumer 2013, on pourrait qualifer cette année d’atypique. Notons cependant une constante : le (trop) long hiver a causé beaucoup de soucis étant donné que la période de foraison a débuté bien plus tard que d’ordinaire. Un problème qui a touché presque toutes les vignes européennes. Mais en fn de compte, le tableau n’est pas aussi sombre. La France a certes été contrainte d’ajuster sensiblement ses premières prévisions suite à l’apparition de la pourriture (grise) pendant les vendanges, réduisant ainsi le volume initialement prévu, mais l’Italie et l’Espagne ont su rattraper totalement ce retard de foraison et ont fnalement connu une année particulièrement forissante.Voici un bref aperçu.

LA FRANCE

42,3 millions d’hectolitres lors d’une année atypique

En général : Selon le Ministère de l’Agriculture française (chifres délivrés le 1 er novembre), les vendanges françaises s’élèvent cette année à 42,3 millions d’hectolitres. Cela représente 2 % de plus que les vendanges historiquement basses de 2012, mais se situe

nettement en dessous (-7 %) de la moyenne quinquennale (2008-2012). Pourtant, fn septembre, un chifre plus optimiste a pu être dévoilé. On estimait alors encore le volume des vendanges à 44 mil-lions d’hectolitres mais l’évolution fulgurante de la pourriture grise, principalement en Bourgogne, en Charente, en Alsace, en Anjou, en Ardèche, dans le Centre Loire ainsi que dans le Sud-Ouest (y compris Bordeaux), est venue tout gâcher.

Il est surprenant de constater que des vins d’appellation et des vins pour eaux-de-vie ont même dû renoncer à 2 % par rapport à 2012. On note toutefois un bénéfce pour les vins IGP (anciennement «vins du pays» + 8%) et surtout les vins IG (+ 36%).

Il existe une multitude de raisons expliquant ces vendanges somme toute à nouveau assez maigres. Nous pensons principalement aux conditions climatiques qui ont causé beaucoup de soucis aux viti-culteurs. La foraison qui s’est fait attendre après un hiver bien trop long, la coulure comprenant la perte des feurs et des jeunes baies, de même que le millerandage (formation hétérogène en grappe avec des baies normales et jeunes) durant le mois de juin, sans comp-ter les puissants orages qui ont causé de nombreux dégâts dans le Centre Loire, en Bourgogne et surtout à Bordeaux. Et malgré les hautes températures estivales, les retards ainsi encourus ont à peine pu être rattrapés. Il en a résulté des vendanges tardives qui, dans bon nombre de régions, n’ont eu lieu qu’en octobre, provoquant à nouveau une ofensive de masse de la pourriture grise.

L’année du viticulteur ? Pour une fois, il n’est pas question de cliché car le viticulteur qui saura présenter cette année des vins de grande qualité pourra à coup sûr se targuer de connaître son métier !

Champagne : la pourriture n’est apparue que sporadiquement et la satisfaction est de mise puisque le volume est nettement supérieur à la moyenne.

Bourgogne et Beaujolais : après le millerandage et la coulure, ces deux régions ont dû faire face à la pourriture grise (qui a surtout touché les cépages blancs) pendant les vendanges. Une sélectionminutieuse n’a donc pas été un luxe superfu. On s’attend donc que ces deux régions n’atteignent pas le rendement normal.

Alsace : ici, la pluie a causé pas mal de soucis. Une sélection rigou-reuse durant les vendanges s’est donc également imposée et a engen-dré une baisse du volume.

Jura et Savoie : un volume nettement moindre, surtout en raison du mauvais temps pendant les vendanges.

Vallée de la Loire : dans cette région, le botrytis a frappé à tel point qu’une sélection minutieuse s’est imposée durant les vendanges, surtout dans le Centre et en Anjou. Ici aussi, le volume est inférieur aux prévisions.

Bordeaux : les vendanges n’ont pu être entièrement achevées qu’à la fn du mois d’octobre ! Cette région a également été victime du botrytis suite aux averses de septembre et d’octobre. Ajoutons à cela les violents orages qui ont frappé début août dans l’Entre-Deux-Mers et le Libournais, la coulure et le millerandage durant le prin-temps, et on comprend aisément que l’année n’a pas été facile pour le Bordelais.

Rapport des

vendanges 2013

Par Alain Bloeykens

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