Page 36 - FLIPBOOK 4-2013 FR

Une des idées les plus lumineuses qu’un Belge en route vers le sud peut avoir est de quitter l’A7 juste après Lyon (mais avant la ville de Vienne) et de suivre la jolie départementale 386. Après 8 km, vous serez déjà récompensé par un paysage magnifque. Nous vous conseillons ensuite de garer votre voiture près de l’église d’Ampuis et de vous retourner. Vous serez face à un des vignobles les plus époustoufants de la Côte Rôtie. Un paysage unique avec des fancs de colline en pente raide, en terrasse qui, grâce à l’ardeur politique de quelques viticulteurs, a été préservé d’un désastre écologique. Loin des embouteillages de l’A7, l’atmosphère dans le Rhône était très joyeuse au mois de mars de cette année. En efet, il s’agit d’une des rares régions viticoles dont les vendanges 2012 se sont révélées meilleures que prévu (le volume n’a reculé que de 4% par rapport à 2011). En outre, les viticulteurs sont très positifs sur la qualité. Ils auraient d’ailleurs apprécié qu’Inter

Rhône y consacre une grosse campagne publicitaire, du style : “Notre 2012 est superbe !” Mais Inter Rhône était d’un autre avis : d’abord vendre 2011 : plus de 3 millions d’hectolitres. Un choix logique donc. Lors de la biennale «Découvertes en Vallée du Rhône», on trouvait donc principalement le millésime 2011 à déguster.

Les sujets de conversation dans le sud tournaient tout d’abord autour de Rasteau, qui, selon bon nombre d’observateurs, semble confrmer tout le bien qui a été dit sur cette nouvelle AOP autonome. Ensuite, il y avait Grignan-les-Adhémar, la nouvelle AOP qui remplace les Coteaux du Tricastin en raison de l’association avec la centrale nucléaire. En se déplaçant vers le Rhône septentrional, Chapoutier était à l’ordre du jour, car après avoir planté des vignes dans l’Alsace, le Roussillon, le Douro et l’Australie, il a commencé à en planter en Chine.

Que dire de 2011 ? Selon les critiques, les vendanges étaient de moins bonne qualité qu’en 2010, mais cette observation est à relativiser dans une région comme le Rhône. Comme nous avons pu le constater, les bons viticulteurs n’ont rien cédé en qualité, et les rhônes blancs commencent à écrire une très belle histoire. L’amateur qui souhaite autre chose que les arômes d’ananas et agrumes seront heureux de découvrir les vins blancs, avec leurs magnifques marsanne, rousanne et viognier. Dans cette gamme, nous avons d’ailleurs souvent pu déguster le 2012 et ce millésime s’annonce efectivement grandiose.

Enfn, soulignons encore que beaucoup de producteurs avaient répondu présent au Clos des Papes à Avignon. Trois jours à Avignon ont été insufsants pour tout goûter. Nous avons donc dû opérer une sélection. Dans le nord par contre (Ampuis et Crozes-Hermitage), nous disposions de sufsamment de temps. Voici notre rapport.

Côtes du Rhône Rouge

Dom. Elodie Balme 2011 *** (fn, équilibré, confrme son image de jeune talent)

Dom. Nicolas Croze ‘Notre Dame’ 2011 *** (charme, souplesse) Cave la Vinsobraise 2011 (bio) *** (juteux, harmonieux) Dom. Coulange ‘Mistral’ 2011 ** Dom. De la Berthète 2012 ** Dom. La Borie 2011 **

Dom. Coste Chabrier 2011 (bio) ** Dom. Du Jas ‘Cuvée Prestige’ 2011 (bio) ** Dom. La Roche Buissière ‘Flon Flons’ 2011 (nature) ** Dom. Vaucroze 2011 **

Dom. Wilfried ‘l’Afable’ 2012 (bio) ** (2011 déjà épuisé) Uvica 2012 ** Vidal-Fleury 2011 **