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Le processus de maturation fait en sorte que le whisky corresponde à la nature écossaise : brut et imprévi-sible mais aux divines surprises. C’est un whisky que l’on aime ou que l’on déteste. La distillerie de Laphroaig a été construite en 1815 dans la ferme de Donald et Alexander Johnston. L’endroit convenait parfaitement au whisky puisqu’il était alimenté par une source fiable provenant du lac de granit situé près de Kilbride Hills. Le mot Laphroaig signife « belle crique dans la baie ». L’eau qui coule le long du granit dur n’absorbe pas les miné-raux et reste ainsi très douce et tour-beuse, ce qui se révèle idéal pour le whisky. Malgré un petit problème survenu en 1907, lorsqu’un vendeur mécontent a tenté de bloquer la source,

la distillerie est restée familiale. Après l’intervention de la Cour de Justice, le vendeur, Peter Ackie, a décidé de copier le style de Laphroaig près de Lagavulin. Quoi qu’il en soit, malgré la copie précise de la forme des alambics et l’embauche du distillateur de Laph-roaig, il n’a pas été possible de pro-duire un whisky de qualité similaire. Ian Hunter, un membre de la famille, ensuite développé l’affaire dans les années 1920. C’est lui qui a, pour la première fois, mis en bouteille le single malt Laphroaig. Jusque-là, le breuvage était uniquement vendu lo-calement dans des pichets à des fns de mélange. Hunter a aussi doublé le nombre d’alambics, passant ainsi de 2 à 4, et a engagé des représentants chargés de vendre personnellement le

whisky, jusque par-delà les frontières. L’exportation du whisky est alors deve-nue une réalité. Même lors de la pro-hibition, le Laphroaig était toujours vendu légalement aux États-Unis, en raison de ses vertus médicinales. C’est en 1954 que Laphroaig est entré dans l’histoire, lorsqu’à la demande d’Ian Hunter, Bessie Williamson en est devenue propriétaire et directrice. Bessie avait débuté en 1932 en tant que secrétaire et avait décroché un diplôme à l’université de Glasgow. Ini-tialement, elle ne devait être engagée que temporairement pour remplacer une secrétaire. Trente ans plus tard, elle était toujours en poste. Ian Hunter avait initié Bessie aux secrets de Laph-roaig. Première femme propriétaire et gérante de distillerie, elle y a encore introduit quelques améliorations. Lorsqu’elle a pris sa retraite en 1972, Bessie était devenue une fgure emblé-matique de l’île.

La distillerie est située à deux pas de la mer, ou plutôt en bord de mer. Lors des tempêtes hivernales, les murs des entrepôts sont donc régulièrement touchés par les hautes vagues et des algues marines doivent souvent être retirées des toitures. Des phoques et des loutres nagent dans la baie, confé-rant à l’endroit une ambiance particu-lière. Laphroaig dispose toujours de son cellier traditionnel de germination où l’orge en train de sécher est remuée à la main, ce qui permet de maintenir une température régulière. La tourbe

WHISKY SINGLE MALT LAPHROAIG

Puissant avec d’élégantes notes d’algues marines

Par Filip J. Verleye

Le Laphroaig est un puissant single malt, distillé sur l’île d’Islay, la plus méridionale de l’archipel des Hébrides en Écosse. Ce whisky doit sa puissance aux notes d’algues marines, d’iode et de tourbe. Mais c’est surtout l’iode qui fait la particularité du Laphroaig. Ce parfum typique naît lors de la croissance et la défoliation de l’algue marine. L’iode médicinal est transporté par le vent d’ouest salin qui traverse l’Océan Atlantique pour atteindre les entrepôts de Laphroaig, situés sur la côte, où sont stockés les fûts de whisky qui mûrit doucement.

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Le prince Charles est un grand amateur de ce whisky

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