Page 40 - FLIPBOOK 4-2013 FR

Dom. Du Tunnel (S. Robert) ‘Vin Noir’ 2011 (souplesse, longueur *** Dom. Clape 2011 **

Dom. Courbis ‘Champelrose’ 2011 ** Dom. Courbis ‘Les Eygats’ 2011 **

Dom. Eric et Joël Durand ‘Empreintes’ 2011 ** Ferraton & Fils ‘Les Grands Muriers’ 2011 ** Dom. Guillaume Gilles ‘La Combe du Chaillot’ 2011 ** Lemenicier 2011 **

Dom. Lionnet ‘Terres Brûlées’ 2011 ** Les Vins Michel Mourier ‘La Lauzière’ 2011 ** Dom. Du Tunnel (S. Robert) 2011 **

Une année difcile, aussi bien pour le rouge que le blanc mais elle a donné des vins avec des fruits mûrs et des tanins.

Delas Frères ‘Seigneur de Mangiron’ 2011 (puissant, complexe) *** P&C Bonnefond ‘Les Rochains’ 2011 ** Dom. Chambeyron 2011 **

Dom. Clusel-Roch ‘La Viallière’ 2011 ** B&D Duclaux ‘La Germine’ 2011 ** François & Fils 2011 ** Dom. Garon ‘Les Rochins’ 2011 ** Dom. Jamet 2011 ** Dom. Jasmin 2011 **

Côte-Rôtie Vignobles Levet ‘Améthyste’ ** Dom. Mouton 2011 ** Dom. Pichat ‘Champon’s’ 2011 **

Philippe Cam-bie est de taille i m p o s a n t e . La chance de passer à côté de lui sans le voir est petite. La combinaison de son passé de rugbyman (des épaules très larges) et d’une existence de bon vivant s’est traduite par un corps impressionnant. La seule manière pour nous pour le rencontrer était le dimanche soir, un moment où prati-quement tous les restaurants à Avignon sont fermés. “Je vous donne rendez-vous juste en dehors d’Avignon, à proximité d’Orange,” nous explique-t-il. Une trentaine de km à parcourir en taxi. Philippe Cam-bie est capable dépenser de l’argent pour un bon restaurant, pas pour une voiture, comme le confrme sa Renault Kangoo, qui lui sufft amplement. Après avoir terminé ses études comme œnologue en 1986, il a démarré dans le négoce, puis est devenu directeur tech-nique à Collioure et spécialiste de la production de Banyuls. «J’y ai beaucoup appris» se souvient Philippe Cambie, «tout le métier, mais il manquait quelque chose. Je ne produisais pas de vin moi-même. Les choses ont changé en 1998, moment à partir duquel j’ai trouvé ma place. Un peu par hasard, je suis devenu œnologue au Do-maine des Escaravailles, car j’avais partagé les bancs d’école avec son propriétaire, Gilles Ferran. Le Domaine Giraud (Châteauneuf) a suivi, et les choses se sont mises en place. J’ai toujours aimé le grenache. Mon père avait quantité de vin du Rhône dans sa cave. Mon travail au domaine Les Cailloux à Chateauneuf-du-Pape m’a probablement mis le plus sous les projecteurs. Tout d’un coup, j’étais demandé partout. J’ai alors pu manier mes propres critères pour donner des conseils : 1) le producteur doit aimer le vin lui-même. 2) la personne doit me convenir et 3) les ambitions doivent être réa-listes. Je ne veux pas non plus faire de vin élitiste. Je ne cherche pas de notoriété. Je veux seulement que le consommateur apprécie le Côtes du Rhône.” Il admet que le Rhône méridional se trouve devant un déf important, face au changement climatique. Quelle est la solution ? Le carignan ? “Il faut faire attention avec le carignan, il débouche rapidement sur des vins réducteurs. Il est seulement intéressant si vous disposez de vieux pieds. Non, la solution est plus simple : le mourvèdre! A Châteauneuf, les pieds de grenache morts ou à arracher sont remplacés par des pieds de mourvèdre. La Syrah doit céder la place : elle donne des rendements beaucoup trop élevés». Il partage l’intérêt pour l’appellation Rasteau. “Ras-teau a des grenaches magnifques. J’y travaille pour le Domaine de la Collière et le Domaine Nicolet l’Héreyeut. Rasteau a même un potentiel de garde. Ce n’est pas par hasard que cette appellation est née, croyez-moi.” En dehors de prodiguer ses conseils, Philippe Cambie commercialise également ses propres vins. Pour ‘Les Halos de Jupiter’, il achète du vin chez des producteurs qu’il connaît bien, mais il les vinife à sa manière. Il a également quelques propriétés. Son Calendal (Plan de Dieu) et ses Costières de Nîmes ‘Les Halos de Jupiter’ 2011 sont de beaux exemples, abordables, du savoir-faire de Philippe Cambie. (dr)