Page 6 - Flipbook FR 3-2012

Une grande nouvelle ou une bagatelle ? Château Latour, 1er Grand Cru Classé de Pauillac ne participera plus aux primeurs. Mais qu’est-ce que cela change en pratique ? Nous avons posé la question à Eric Van Rysselberghe de chez Colruyt. “Cela n’a pas beaucoup d’importance à mes yeux. Certainement pas pour la Belgique, où le Château Latour est peu populaire. Personne ne com-prend pourquoi ils veulent éviter la danse. Il se dit que c’est parce que les négo-ciants empochent une partie trop importante des bénéfces, mais je n’y crois pas. Je pense que c’est parce qu’ils ne savent pas très bien quel prix demander’ nous confe l’acheteur principal du groupe Colruyt. Cette année toutefois, Latour a encore participé aux primeurs. Ce n’est que l’an prochain (2013) qu’ils décla-reront forfait. Le Château Yquem était également sorti du système par le passé, mais est revenu sur sa décision ultérieurement. (dr)

Imaginez la situation, être condamné pour l’utilisation de son propre nom. C’est pourtant ce qui est arrivé au grand producteur français Castel en Chine, où il a été condamné à payer une amende de 4,12 millions d’euros pour l’utilisation de son propre nom ‘Castel’ en chinois (‘Kasite’). Le problème réside dans le fait que l’Union européenne a conclu des accords bilatéraux avec bon nombre de pays dans le domaine de la propriété du nom, mais la Chine a refusé de signer de tels accords. Derrière l’affaire Castel se cache un Chinois de nationalité espagnole, Li Daozhi , surnommé ‘le chacal’, qui a fait déposer, déjà en 2000, des noms connus tels que Castel, Diageo, Penfold’s, Mouton… en chinois. Sa stratégie est d’attendre suffsamment longtemps jusqu’à ce qu’une entreprise donnée ait développé suffsamment d’activités en Chine, puis de frapper. La possibilité que Castel se retire à cause de ce personnage est cependant petite : il est déjà le plus grand impor-tateur de vin occidental, avec une vente de 30 millions de bouteilles par an. Quelle est la réaction de Castel ? Franck Crouzet , directeur des communications de Castel : “Castel est allé en appel contre la décision. Mais notre attitude face à cette affaire est que celle-ci ne peut pas atteindre le noyau de notre activité. Le nom ‘Kasite’ fait seulement partie du nom offciel de notre société et ne se trouvait, jusqu’à présent, que sur la contre-étiquette.

Le pire qui puisse arriver est que nous devions changer le nom de notre société. La contre-étiquette a déjà été modifée.” (dr)